lundi 24 août 2009

Medellín y afueras, n°2: San Antonio al atardecer

Trois de l'aprem, sonnantes, et il commence à faire faim. Je vous en avais déjà parlé, vous vous êtes demandé de quoi il s'agissait, la voici enfin, la flamboyante? généreuse et tintinnabulante bandeja paisa. Voilà de quoi il s'agit: littéralement, ça veut dire plateau paisa (pour ceux qui n'ont pas suivi, les paisas sont les gens de Medellín, et c'est pas rien dans ce pays.) Léchez vos doigts et apprêtez vos babines: riz, arepa, chorizo, oeuf, boudin, viande hachée, flageolets, maïs, et maduro (celui qui ressemble à une énorme banane mais n'en est pas une et qui ne se mange pas cru, comme je l'ai appris à mes dépends. Mais c'est une autre histoire.) La raison de cette orgie de protéines? Les paysans antioqueños sont des gens travailleurs. (Je vous ai déjà expliqué que les antioqueños étaient les supermen de la Colombie? bon). Ces gens-là, disais-je, sortaient à la madrugada, c'est-à-dire à 4-5h du mat pour aller bosser dans les champs, et ne revenaient dans les bras de la esposa que tard, très tard la nuit. Il n'y a qu'une pause dans la journée, et c'est celle de la bandeja paisa. Il faut tenir toute la journée avec, alors autant ne pas faire les choses à moitié, Ave Maria puesh (imitation très fidèle de l'exclamation paisa par excellence, avec l'accent local).


Maintenant les bandejas paisas se mangent de temps en temps, si vous avez très très faim, ou si vous accompagnez trois Françaises en cavale faire des p'tits tours dans la campagne. Si vous vous y hasardez, il faut bouger rapidement ensuite. Bon, d'accord, approchez-vous, je vous donne le tuyau local: allez faire le condor des Andes sur des rochers devant une cascade. Allez-y, je vous dis, il y en a une pas loin. Bon, assez rigolé. Maintenant on va aller chercher un dessert dans un autre pueblito: San Antonio. Un petit aperçu del campo antioqueño:


Et San Antonio! un autre pueblito tipico de Antioquia. Les gens sont tranquilles: ils prennent leur cerveza en envoyant le soleil aller se coucher et paressent avec délices dans la fraîcheur de la soirée. Mais attention!! Il y a quelque chose qui terrorise tous les Colombiens depuis leur plus tendre enfance, quand leur abuelita les a mis au courant de sa voix d'outre-tombe. "Mi hijito, disait la grand-mère, ne t'approche pas de la fenêtre le soir!" "Et pourquoi, Grand-mère?" "Le sereno, malheureux!! Le sereno!!" Et l'enfant apeuré se retire vivement de la fenêtre, sous les yeux vigilants de sa protectrice octogénaire. A ce jour personne ne sait vraiment ce que c'est que le sereno, mais en tout cas ça fait super peur. L'hypothèse la plus répandue, c'est que c'est le vent de la nuit, et que tu tomberas malade si tu le respires de ta fenêtre. Quoiqu'on m'a parlé aussi d'une histoire louche de luna sangrante (ils appellent comme ça la lune quand elle devient orange, lune sanglante) et d'un personnage inquiétant qui se promène avec un bâton pour manger les enfants, mais c'était sur la plage à 2h du matin et Giovanni dormait quasiment.


La feria! Ca peut vouloir dire festival, mais plus communément ce sont les petites boutiques de bois comme ça où les vendeurs ambulants étalent las artesanias: des sombreros, des ponchos, des bijoux, des chaussures, des sacs... de tout, mais local. Et fait à la main, très bonne qualité et je te fais un prix juste pour toi, ma reine.


Des photos volées vite fait, je n'aime pas trop sortir l'appareil. Mais comme ça vous vous rendez mieux compte de quoi ça a l'air.


D'accord, cette photo est floue, mais je l'aime bien quand même: toute cette joyeuse famille se retrouve sous leurs sombreros devant une maison coloniale, et roulez jeunesse.


Alors, on est venus ici pour quelque chose: si vous voulez on peut aller prendre un pastel (un gâteau) dans la boutique derrière, ils sont renommés. Sinon, on demande al amigo juste devant qu'il nous fasse un jus de mangue dans du lait, ou de ce que vous voulez, il a de tout et en quantité, guanabana, lulo o lo que deseas, divina.
De retour à la finca. Si, cette photo vaut le coup, parce que je porte quand même un pull et une écharpe, en Antioquia. Non, j'ai pas peur du sereno, c'est juste que cette écharpe vient du Yunnan en Chine et qu'elle va bien avec mes yeux, c'est tout.

Qu'on soit bien clairs: la rumba, fuerte y pesada, ça ne se fait pas à la maison. Je vous l'expliquerait un autre jour, la rumba c'est presque une institution à Cali et ça vaut que je vous en parle. Toutes choses égales par ailleurs, on peut très bien danser le merengue devant chez soi, sans robe, sans aguardiente et surtout sans caballero, et on s'amuse quand même.

1 commentaire:

  1. J'adore votre blog! Je l'ai traduit pour mon amie Colombienne! J'ai été à Antioquia, dont le nom seul m'enchante, il vient en effet de Antioche, le général d'Alexandre qui a pris la Syrie antique (300 avt J-C). J'ai été chqrmé par Santa Fé, et par les petits bourgs autour de Medellin, notamment au Peñon! Medellin est une ville splendide, que l'on peut voir du haut en bas, grâce au métro. Elle ne cache rien de ses défauts, la misère s'étale à vos pieds sur les collines ! J'ai beaucoup appris grâce à vous!

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