mercredi 19 août 2009

Medellin, ciudad de la eterna primavera

Camille et moi, au Terminal de bus à Medellin. Je précise que j'ai du m'occuper avec le paysage (tout noir) alors que Camille a dormi comme un bébé toute la nuit ;) on a vu la différence dans la journée...


Un cafecito devant Medellin, à 7heures du mat. Enfin, ça c'est juste le quartier des riches, y a beaucoup plus...


Une chose trèèèèès importante quand on parle à des paisas (les gens d'Antioquia, le département dont Medellin est la capitale): Medellin, c'est chouette. Medellin, c'est plus grand, plus joli, plus frais, plus chaud, plus gai, PLUS FORT, PLUS FLEX QUE TOUT. Et d'abord, c'est là qu'il y a l'unique métro de Colombie et on y mange des bandejas paisas, alors c'est bien la preuve. Mais moi je vous emmène dans un truc encore plus cool: le métro câble pour aller dans les comunas. Le métro câble, c'est comme au ski: on prend des oeufs pour monter dans les endroits inaccessibles. C'est une vraie révolution dans la ville, et ça fait partie de leur orgueil que Cali s'y mette aussi pour accéder au quartier des squats de Siloe, dont je vous parlerai une autre fois. Il faut savoir que des comunas sont descendus tous les narcos qui ont labouré Medellin ces vingt dernières années. Le plus célèbre, c'est Pablo Escobar, celui des hippos. C'est pas rigolo tous les jours, dans les comunas, c'est pour ça que la ville fait énormément d'efforts pour les réhabiliter.







La ville est dans une vallée, comme Cali, mais beaucoup plus petite. Du coup, quand Medellin s'agrandit (et elle s'agrandit beaucoup) eh bien elle grimpe sur les montagnes autour. Tous les quartiers d'invasion sont "là-haut tout là-hauuuuut", et avant l'ère du métro câble il fallait monter à pied par des ruelles où tu ne distingues même pas la rue du seuil des maisons. Medellin, c'est vert et rouge. Et c'est tout bien rangé, pas comme Cali.



C'est là qu'on descend de notre oeuf. On peut, parce qu'un des exemples des efforts de réhabilitation c'est une bibliothèque pour les enfants d'ici. Le quartier est plus surveillé qu'ailleurs, du coup. Là on monte vers la bibliothèque; ici un gamin est venu nous voir en nous proposant de nous raconter l'histoire du quartier. Moi j'allais dire oui, mais Martha, la maman de Camila chez qui on était, a tout de suite dit Ah non non, muchas gracias. Elle m'a expliqué après que si elle avait pas été là, on se serait embarqué pour un conte de toda la tarde, parce que n'oublions pas nous sommes chez les paisas, et leur quartier aussi ils en sont fiers! Et là on atterrit: les comunas ça a été l'enfer. Les pandillas (ce sont les bandes de narcos) se chipotent des bouts de quartiers et des bouts de cadavres, les balles perdues sont récolte courante, il n'y a plus de normes sociales et plus de société du tout. "Plus de violences sexuelles" ...

... "Je change les mines pour l'espérance"....... En haut, de gauche à droite: "Réfugiés sous la pluie", "Hommage aux victimes du conflit comunal"; en bas de gauche à droite: "Je suis née libre", "Toujours dans le souvenir de nos coeurs".




Quelque chose de plus réjouissant: Medellin depuis la plateforme de la bibliothèque.

Et moi prenant le soleil de l'autre côté! Allez on redescend. Direction le centre de Medellin, pour faire la fête a la Feria de las Flores et boire du guarapo!! C'est super bon, c'est ce qui sort de la canne à sucre quand on la moud. Pero emborracha...










Le coeur de Medellin. Plus loin on s'en va vers les rues piétonnes, avec plein de gens qui vendent de tout et n'importe quoi, mais surtout des fruits, des gens qui jouent de la musique, des gens qui regardent.









Une figure hyper importante à Medellin est la maman. Dans les foyers c'est le pilier, l'axe central. C'est simple, c'est parce que les hommes ici meurent souvent, ou alors ils laissent leur femme avec les 4 gamins et ils s'en vont faire des galipettes, on ne les revoit pas, ou alors un beau jour on vient les chercher de la part du quartier d'en face et on ne les revoit pas non plus. Alors la mère, c'est elle qui tient tout ça debout.









A propos des gens qui regardent, justement ils nous regardaient beaucoup moins à Medellin qu'à Cali. (Pire que les ptits vieux sur leur tronc d'arbre dans Astérix en Corse). La raison, c'est qu'en Antioquia les Espagnols se sont beaucoup moins mêlés à la population indigène que dans les autres quartiers. Ils sont restés entre eux et ont marié la soeur au cousin, comme ça c'est plus facile. Du coup, la bonne société antioqueña est bien conservatrice et... a les yeux clairs.

Avec Camille et Marie, une autre Française qui habite à Bogota.
Vous la voyez? Vous la voyez? ... une iguane qui fait sa promenade de santé.




La cordillère dans le fond, les gens qui traversent n'importe comment, et le kiosque-qui-vend-tout mais surtout des chontaduros con sal y miel. C'est un fruit, mais vaut mieux que vous goutiez pas, le culte local au chontaduro est un truc que je n'arrive pas à saisir.


















Et on finit la soirée à la colombienne, à l'aguardiente, mais fondo blanco hein. On est des dures, nous.






Et ce ne fut que le premier jour, señoras y señores... To be continued.

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