samedi 28 août 2010

Pot Pourri

Presque sur le départ... l'année zappe en un clin d'oeil. Je me suis rendue compte qu'en fait il y a des tas de choses que je vous ai pas dites, encore plus que je vous ai pas expliquées, et encore plus que vous n'avez pas vues, et là il commence à se faire tard. Pour rattraper ça, je vous fait un pot-pourri des photos oubliées de toute l'année, un peu dans le désordre, mais comme ça vous aurez la tête dans le même tourbillon que la mienne ces derniers jours, et vous l'avez bien cherché.




Mes 20 ans en Colombie, il y a 11 mois ;)

Mes musiciens, rencontrés il y a deux mois, débarqués sans prévenir à la maison, sont restés un mois et j'ai fini par les suivre quand ils sont partis. Il en manque 2, Pollo et Alejo. Ici, Juancho, Cesar et Victor.
Les mêmes en concert
Juancho, le bassiste
Juancho et César, son frère
Dans le premier appart (il y en a eu pas mal, des apparts)

Noël colombien chez Mario...


Mon cadeau venu de France :D
Et avec Fiona.
Les premiers jours en Colombie...





A Popayan
Avec Fiona et Mario, à Cali en décembre
Rumbas endiablées à Cali!

A Tierradentro avec les anthropologues de l'université, à descendre dans les tombes et plonger dans les cascades
Et grimper les montagnes, aussi.
Avec Jose, un bon copain
A Manizales sur le dos d'une jeep, dans la zone caféière de Colombie
Dans les montagnes de la zone caféière, dans la cordillère centrale
Avec Jaime, un copain équatorien dans une ferme de café!
Dans Manizales, ville fantastique
Dans un autre coin de la zone caféière...
Avec Camille un soir de fête. Me souviens plus pourquoi :)
Encore la ferme de café, avec une Mexicaine, deux Colombiens, une Chilienne, un Equatorien, un Argentin et une Brésilienne. Et une ptite Française.
Rumba avec Fiona pendant la feria de Cali en décembre... mes amis, une fiesta comme vous en avez rarement vue :p

dîner chez Citlalli, la Mexicaine, avec Juan, mon prof-patron-ami de l'Université.
Danse orientale. On m'avait fait une beauté colombienne, mais j'ai décidé d'en rester à ma technique française par la suite.
Autre spectacle de danse orientale, avec bâton s'il vous plaît. C'est moi qui ai fait mes hauts, cousus à la main et tout.




C'est fini!!!!!

vendredi 27 août 2010

La Barra, Abril 2010

Des photos un peu passées mais comme on y est retourné les trois derniers jours sans appareil photo... je vous mets celles de ma découverte du Pacifique colombien. Un plan fabriqué à la va vite la veille, 6 copains qui se rajoutent et c'est parti. Ca commence avec 3h de bus jusqu'à Buenaventura, ensuite 1heure de lancha (une petite barque à moteur) et ensuite une heure et demie de marche jusqu'à un village (ou plutôt 3 petites maisons et des cabanes en bois) sur la plage au sable noir. Ou au choix, on peut prendre une jeep pour la première demi-heure sur la route, c'est pas très joli de toute façon et puis c'est chouette d'être dans une jeep.

Les minettes, attention... De droite à gauche, Grethel, Angelica, Marcela, votre humble servante et Alejandra.

Il se forme une île dans la mer quand la marée descend, figurez-vous... c'est chouette. On est tous petits là-bas!!!
Balade en pyrogue dans les mangroves.
Toujours gentleman, comme tous les Colombiens, José m'aide à sortir de la pyrogue. Faut dire que c'était pas si facile.
Et maintenant on se promène.
Avec Aleja

Au coucher du soleil avec l'autre José!!!
Petit bain de crépuscule... ça vous tente?

Et discussion de problèmes anthropologiques sous la hutte autour du viche, l'alcool local fait à la main.
Avec Rey, notre hôte.
Avec José, Aleja et les ptits de la plage, ils sont super marrants.

Et le groupe au complet autour du feu le soir!!! (c'est cliché, mais c'est quand même sympa et on en a tous envie.)

vendredi 13 août 2010

Tayrona

Santa Marta c'est bien joli, mais c'est pas pour ca qu'on est venu. On est là pour Tayrona, le grand parc naturel qui préserve l'habitat des antiques indigènes Tayronas sur la cote des Caraibes. Coup de chance: l'hotel où on loge, truffé de routards allemands et de toutes les nations, à la terrasse démolie et au salon à ciel ouvert, a une chiva qui nous emmène jusque là-bas, et si on est gentils elle revient meme nous chercher. Coup de pas de chance: la chiva est cassée.

Aparté: - C'est quoi une chiva?
- C'est pittoresque, comme dirait l'autre. C'est un vieux bus tradi en bois et en fer, peinturluré de partout, dont les portes sont des portails qui ferment avec de petits verrous. Pas de vitres, vous l'aurez compris, et on saute dedans avec de l'élan et un marchepied.
- Et c'est confort?
- Ca t'emmène en musique... y ajam.

Et la chiva est cassée, disais-je. Maios on nous le dit pas tout de suite, ca serait pas rigolo sinon: on nous dit qu'on part dans deux minutes juste le temps de régler un truc. Comme vous etes des durs, des tatoués, des aguerris, vous savez que déjà ca sent pas trop bon. Quand ils sortent la clef à molette et le levier, vous voyez s'éloigner un peu plus la lumière de l'espoir. Quand ils dont descendre tous les passagers en vous donnant du mi amor, vous savez que c'est cuit. On attend deux bonnes heures sur le trottoir que la chiva soit réparée; heureusement il y a trois frères espagnols de Valence, tous avec barbe et cheveux longs, qui disent des betises pour passer le temps. Et puis finalement, comme il fallait s'y attendre, on vous dit "mi amor on va t'appeler un taxi". Bon, c'est nettement moins fun que la chiva, mais enfin on veut aller à Tayrona, nous.

Et ca valait le détour, chiva décrépite comprise: Tayrona ca commence avec une heure de marche dans la jungle (on vous recommende les trois frangins espagnols pour l'animation; en plus ils parlaient francais à Thibaud, des hommes parfaits quoi.) Et ca débouche sur la cote: sompteuse crique aux vagues assassines, sable blanc et fin flanqué de grands rochers gris clairs, et à la lisière d'immenses palmiers qui gardent l'entrée de la jungle, montagne vierge muette d'un silence circonspect.

On avance sur le sable, longtemps, et petit à petit des toits de paille tressée se dessinent entre les arbres. Il faut trouver un endroit où dormir, et en plus j'en ai marre de porter mon sac. On y va? En s'approchant, José nous salue, torse nu, tatoué, nez crochu et yeux brillants, il t'explique qu'avec ton petit budget et parce que c'est toi, il te loue deux hamacs sans moustiquaires à 10 000 pesos chacun chaque nuit. C'est les prix, de toute facon, donc c'est parti.

En revanche, ici ca coute plus cher de manger que de dormir; je lui demande en battant des cils si on peut cuisiner. Mais bien sur, qu'il dit, veuillez me suivre, qu'il dit, je vous montre la cuisine. Il a l'air de se marrer; mais emboitons-lui toujours le pas, sans se vexer. Ca y est! il me montre un carré de terre dégagé avec les restes d'un feu de bois et une grille. On se démonte pas, et on lui demande cash s'il a des plats à nous preter. Il en a un, et une cuillère; "tu sais faire un feu?" demande-t-il hilare. Eh ben tu vas nous apprendre, coco. Il est super chouette en fait, il nous aide à le faire démarrer et tout. On n'a mangé que du riz simple presque à tous les repas pendant 3 jours, mais maintenant on sait faire un feu de bois dans la jungle avec des branches humides. Et toc.

Maintenant qu'on est ok sur les choses matérielles, haut les coeurs et haut les pieds (surtout)! Après une bonne nuit en hamac dehors sous notre toit de paille, à regarder l'orage déchainé, on va se grimper cette montagne pour atteindre les ruines du village en terrasses nivelées des indigènes Tayronas, et on verra bien si elle reste longtemps silencieuse, cette jungle. Et comme ca ne nous suffit pas, en redescendant on ira piquer une tete dans l'eau verte de la crique, sous les cocotiers, dont José nous a offert une noix découpée à la machette ce matin. Il n'y a rien de meilleur avec du riz fait jardin collant et sans sel, vous devriez essayer.

samedi 7 août 2010

Santa Marta - le vol du pélican

Arrivés a Santa Marta, sur la mer des Caraibes. C'est 26heures de voyage depuis Cali et on les a senties passer, mais viens maintenant c'est fini. Assieds-toi la, sur la digue, tes pieds n'atteignent pas l'eau mais on fera comme si.

A main gauche des immeubles modernes, les seuls de la ville, dont les vitres bleutées sous les arcades arrondies renvoient les rayons du soleil. Ils ne sont que trois. Juste derriere, de hautes collines surprises elles-memes d'etre la, une étendue vallonnante et découpée de foret vierge tout au bord de la ville. Elles sont voilées de brume dans le fond. Sur la rive, se penche une lignée de palmiers bordée de lampadaires; quelques tentes violettes et carrées a louer sur la plage étroite de sable grisaille, et de petites tetes noires par groupe de trois ou quatre émergent de l'eau. Il fait chaud, et l'air est humide, mais le ressac respire doucement.

Derriere toi s'étalent par terre sur des draps coupés les colliers de coraux et de coquilles, et les scupltures de bateaux ou de motos en fil de fer. Jette un oeil, la mama noire ou l'artisan aux dread locks relevées qui tient son stand te tombe dessus dans l'instant avec son grand sourire plein de compliments rodés pour que tu lui emmenes ses babioles. Mais il n'insiste pas. Au fond de la baie, une ile bossue avec son phare perché.

A ta main droite, une grappe de gamins qui se jettent en short, en T-shirt et lunettes de soleil du bord de la digue, en prenant 15 metres d'élan pour saler le plongeon, parce qu'il faut quand meme mériter l'attroupement oisif de dos bronzés qui se penche autour. Juste a coté de toi, un grand dégingandé vient de se jeter en pantalons et avec ses tennis. Ca le fait rigoler; et il s'esclaffe carrément en te regardant quand il n'arrive plus a remonter sur la mousse de la digue avec ses chaussures trempées. La grappe s'agrossit plus loin, et maintenant on dirait des manchots qui auraient inversé leur élan (vous savez, ca nage tres vite et pfuiiz! ca sort de l'eau en fendant l'air et ca atterrit en glissade controlée) et retourneraient en tirs suivis de la terre a la mer.

Derriere eux barbotent les gros bateaux du port commercial, cheminées alignées, grue dressée et containers empilés. Ils arretent les yeux, jusqu'a ce que les emporte plus au loin le vol du pélican. Tiens, retourne-toi, le bonhomme de la limonade avec sa charrette remplie de citrons voudrait bien t'en tendre une.