lundi 14 juin 2010

Le cas Colombie

Je suis au Perou depuis deux jours. Comme chacun sait, quand on habite dans un pays, on le voit plus lucidement en dehors qu'en dedans; voila donc l'explication du conflit colombien que je vous ai promise il y a longtemps et que je n'ai jamais pris le temps d'ecrire. Sans accents,parce que je suis dans un hostal plein a craquer d'etrangers a Mancora, sur la cote peruvienne, et des gens qui parlaient comme avec une mangue dans la bouche ont change le clavier; et apparemment on ne peux pas faire des accents avec une mangue sur la langue. Mais n'ayez crainte, j'ai reussi a localiser la ponctuation, ce sera tout de meme intelligible.


L'objectif ne sera pas que vous perceviez chaque detail du mecanisme qui fait que cette guerre n'en finit pas et se renouvelle a chaque mandat presidentiel ou hausse de la consommation de drogues. Ne nous meprenons pas, ce serait chouette; mais ca prendrait beaucoup de temps, de pedagogie et de clarite de ma part, parce que croyez bien que c'est un embrouillamini qui aurait occupe Penelope un bon siecle de plus.
L'objectif, ca sera que vous identifiez les gens importants dans ce conflit, et ce qu'ils font, et pourquoi ils le font, et comment ca influe sur les actions des autres gens importants.

Pour vous faire un schema simplifie, representez-vous 4 acteurs principaux: l'armee, les guerrillas, les paramilitaires, les narcotraficants. Et au milieu de tout ca, la population civile, bien sur.

La scene, c'est un grand pays (le double de la superficie de la France) avec une geographie capricieuse: trois cordilleres qui rendent quasi impossible la communication, des regions de jungle difficiles d'acces et d'exploitation, des deserts; mais malgre tout ca une terre tres fertile. Ici, comme disait Maya, une fille geniale qui est restee dans mon appartement avec ses 6 copains musiciens les trois dernieres semaines, tu jettes un graine par la fenetre et le lendemain tu as un bananier.

Cela nous amene au conflit principal: ici, on se bat d'abord pour la terre. C'est le conflit de fond, celui qui a tout cause. Il a couve pendant les vagues de colonisation des regions eloignees; mais attention, ce n'est pas une colonisation bien planifiee et controlee par l'Etat. Depuis l'independance en 1810, il y a deux grands partis traditionnaux en Colombie: le Parti Liberal et le Parti Conservateur. Si dans votre petit village on vous tue parce que vous liberal, ou alors conservateur, ca depend des endroits, et ca arrivait tres souvent, eh bien vous faites vos paquets et vous allez cherchez fortune avec votre famille ailleurs. Ou alors simplement si vous n'arrivez pas a trouver du boulot ou s'il n'y a plus de terres a cultiver la ou vous etes.

Donc les ptits colons arrivent dans les regions eloignee, et l'Etat s'en fiche. D'ailleurs il n'est meme pas la. Alors les colons cultivent leurs petits lopins de terre, fondent leurs petits villages, menent leur vie tranquilles. Et arrivent des speculateurs, ou alors des gens qui aspirent a etre grands proprietaires terriens; et ce qui est sympa dans les regions de frontiere (les nouvelles regiones colonisees) c'est que personne n'a de droit de propriete. Donc on peut juste virer les gens quand on a des plus gros bras qu'eux. Bien sur, au bout d'un moment, quelques bureaux administratifs etatiques pointaient le nez dans les regions de frontiere, parce qu'il y a des sousous a recolter des impots quand meme. Mais reste qu'aucune loi ne definissait bien le droit de propriete, et une loi mal faite ca peut se manipuler quand on a un peu d'argent et d'influence.

Le resultat, ce fut une expropriation allegre des ptits colons pour constuire un systeme de latifundias, c'est a dire d'immenses exploitations terriennes ou les colons, anciens maitres de la terre, devaient ou debarrasser le plancher ou travailler comme employes des latifundistas. C'est la que s'est lentemement cuisine le conflit arme. Parce que des conflits, il y en a partout. Simplement, quand il n'y a pas d'Etat pour le resoudre, c'est la violence qui fait le travail, c'est meme plus efficace.

Tout ca, c'est un processus qui s'est developpe sur les deux derniers siecles, et il y en a encore des exemples aujourd'hui. Maintenant, vont entrer en scene les acteurs du conflit actuel.

Je vous ai parle du bipartisme exclusif de la Colombie: seulement le Parti Liberal et le Parti Conservateur, pas de place pour les autres. Et comme ca ne suffit pas, ils se tapaient dessus sans arret pour assurer l'hegemonie de leur propre parti. Je vous dis ca delicatement, mais il faut vous imaginer les bains de sang totalement arbitraires parce que le cure de Risaralda, (ou Saint-Bourg-les-Coings si vous voulez) a fait une reflexion un tantinet anti liberale au sermon de ce matin, et Don Jose du village d'a cote qui passait par la a la langue longue.

Or il se trouve que le Parti Communiste, inspire par Cuba, a tente de s'implanter dans les annees 50-60. Sans beaucoup de succes, bien sur, mais avec suffisamment de diffusion pour donner des idees a certaines gens. Parallelement, au long des annees 40 a surgi une figure monumentale de la politique colombienne: Jorge Eliecer Gaitan. Il appartenait au Parti Liberal, mais c'etait un leader populiste avec des idees revolutionnaires, d'un parti qui incluerait le "pauvre peuple" et ferait cesser l'hegemonie des elites. Il en est arrive a de tels sommets de popularite qu'il soulevait des masses rien qu'en levant le bras. Il a postule pour les elections presidentielles; alors, le 9 avril 1948, on l'a tue. "MATARON A GAITAN"!!! ils ont tue Gaitan!! c'est le cri qui a retenti dans tout Bogota dans les jours qui ont suivi, qui furent de massacres atroces et de chaos total. Le Bogotazo, ca s'appelle.

Alors c'est a ce moment la, quand la grande majorite des Colombiens se sent orpheline pour avoir perdu Gaitan, que se forme les guerrillas, avec un projet communiste et liberal d'egalite dans la propriete de la terre, l'education et le travail. Elles prennent leurs noms officiels quelques annees plus tard:Forces Armees Revolutionnaires de Colombie, Ejercito de Liberacion Nacional, Ejercito Popular de Liberacion, Quintin Lame,... et plusieurs autres. Les deux premieres sont les principales: FARC et EPL. Ils se cachent dans la jungle, parmi la population, repandent leur ideologie, exercent la terreur sur les civils pour obtenir leur appui quand ils ne le donnent pas de bon coeur et font des embuscades a l'armee. Le but, c'est de prendre le pouvoir central. Mais avec une strategie locale: gagner le pouvoir dans les regions eloignees, et de la s'approcher de plus en plus du centre.

L'armee, donc, se voit defiee dans son suppose monopole de la violence legitime, et tente de le recuperer. Ce qui fait que l'Etat colombien, au cours des ans, privilegie une strategie de recuperation de souverainete territoriale, c'est a dire de lutte directe contre la guerrilla, mais en passant quand meme sur les civils parce que ces chiens abritent les guerrilleros, et sans chercher a resoudre les problemes fondamentaux: distribution injuste de la terre, inegalites profondes, pauvrete, manque d'opportunites.

L'armee et la guerrilla se tapent donc dessus par l'intermediaire des civils, parce que la guerrilla est cachee et il faut bien la denicher. L'insecurite et la violence rendent deja la vie compliquee.

Mais c'est pas fini: dans les annes 80 surgit le narcotrafic avec ses grands cartels, d'abord avec la marijuana puis rapidement et en immenses proportions avec la coca et l'amapola. Bon et juteux negoce, mais a la marge de la loi: il faut donc avoir son propre systeme de defense puisque c'est delicat d'aller se plaindre a la police. Ce sont les sicarios, l'armee privee des narcotraficants. En general, ces gens la ne se battent qu'entre eux. Mais si la guerrilla comment a y mettre son nez, et elle le fait parce qu'elle se rend compte qu'il y a un sacre profit qui leur passe juste devant, alors il faut leur taper dessus aussi, parce que sinon elle se met a reclamer des impots beaucoup trop hauts sur le commerce de la drogue et je mets la clef sous la porte, moi. Et puis avec tout ca, l'armee met le bazar de temps en temps aussi, bien que ca soit pas trop souvent vu qu'elle prend sa ptite commission dans toutes ces operations, tous comme les politiciens d'ailleurs qui ont une nette tendance a financier leurs campagnes avec les sousous blanchis de la cocaine. Mais ca il faut le dire a personne.

Et puis finalement, dans les annes 90, dans un contexte de violence dechainee entre les actions des guerrillas, le terrorisme du narcotrafic pour que l'Etat prohibe l'extradition, les actes de violence arbitraires de l'armee sous pretexte d'eradiquer les guerrillas et la terreur exercee par tout ce beau monde en meme temps, des petits militaires ou anciens militaires ont decide que l'Etat etait un incapable et que si c'etait comme ca ils allaient s'en charger eux meme. Surgissent les paramilitaires, ou groupes d'autodefense anti-insurgents (antiguerrilla). Et la, c'est la fin. Ils se consolident tres souvent avec l'aide de l'armee, qui ne va pas les en empecher puisqu'ils poursuivent le meme but, et commencent a prendre le pouvoir dans certaines regions dominees par la guerrilla. Les paramilitaires sont auteurs en deux decennies d'existence de plus de massacres et d'atroces tortures que toutes les guerrillas reunies.

Bien sur, tous ces gens veulent s'eliminer les uns les autres. Mais ne croyez pas que c'est si simple. Si vous regardez bien, de temps en temps sur un bord de route, vous verrez un guerrillero et un paramilitaire charger ensemble un bloc de cocaine dans un camion pour qu'il passe la frontiere.

Finalement, les buts poursuivis par chacun d'eux au moment de leur creation se sont efiloches et ont pratiquement disparu de leur champ de vision. Maintenant, tout cela se soutient tout seul et se retroalimente pour des questions de sous principalement, plus que de controle de la terre, bien que ce soit toujours un objectif important. Mais la solution au conflit est d'autant mieux cachee que personne n'a de revendications bien claires, et que tout le monde se maintient parce que pour l'instant c'est tout simplement plus confortable de rester dans une guerre de basse intensite et de veiller sur ses interets economiques que de mener une lutte a mort contre les ennemis ou on risque soi meme de disparaitre.

samedi 15 mai 2010

UN Model - Quito


Honourable chair, dear delegates, thank you for your assistance.
Quelques photos pour vous donner une idée d'un modèle de l'ONU: c'est la raison initiale pour laquelle je suis partie en Equateur, pour participer au premier modèle l'ONU en Amérique Latine, qui se tenait à Quito en janvier. Ci-dessus, une photo de la moitié de la délégation de l'ICESI, tout en haut de Quito.
C'est quoi un modèle de l'ONU? c'est une simulation sur 3 ou 4 jours des conseils qui se tiennent dans les organismes de l'ONU: principalement, l'Assemblée Générale, le Conseil de Sécurité, la Cour Internationale de Justice, et le Conseil Economique et Social. Les participants sont des universités, qui envoient une délégation d'étudiants; chaque étudiant représente un pays, dans un des organismes, seul ou en tandem, et doit travailler les deux thèmes à l'agenda du Conseil où il participe. Sur cette photo, au Swissôtel, l'hôtel de luxe de l'ONU réservé aux délégations des pays étrangers. On rentrait dans cette catégorie, mais puisqu'on est snob, on a décidé d'aller dans un petit hostal à 15 dollars la nuit. Et d'ailleurs, tous les locataires de l'hôtel étaient des gringos (des gens de Gringolandia, alias les Etats-Unis), parce que les participants au modèle étaient à 90% des gringos, quelques équatoriens, quelques colombiens (nous). Pour un modèle latino-américain, c'était pas terrible niveau recrutement, mais il faut bien commencer.
Sur cette photo de gauche à droite, Camila, Vanessa, Alejandra, votre humble servante, Silvana et Juan.
Moi je représentais le Japon, en tandem avec Daniel de la Hoz (mais qui m'a lâchement abandonnée au bout d'un jour et demi) au Conseil de Sécurité, avec les thèmes de Non prolifération nucléaire en Iran et de protection des civils dans les conflits armés. Ici, dans l'université Santiago de Quito, très luxueuse, avec des petits pavillons japonais et des grands escaliers de marbre (il y a quand même des sous en Equateur, c'est juste que ça se voit pas beaucoup quand on traverse le pays, il faut faire partie de la farandula pour ça). Notez derrière nous la sirène avec vagues et vent dans les cheveux incorporé.
Ah oui, j'avais oublié de préciser qu'ici on ne rigole pas, il faut s'habiller classe. Ca a été la croisade pour moi de dénicher des vêtements chics quand je m'en suis souvenue deux jours avant de partir à l'aventure sur les routes de l'Equateur, 2 semaines avant le modèle: j'ai couru dans le centre acheter un pantalon et des talons hauts, les ai fourrés dans mon sac avant de partir ce même sac au dos sur la côte Pacifique de l'Equateur. Je me suis assurée que Melissa m'apporterait une veste, et puis pour le reste on verra bien. Ca s'est bien passé, finalement: comme vous voyez, je ne me suis pas retrouvée les fesses à l'air ou sans chemise. Mais c'était juste.
Bon, une fois qu'on a trotté en talons hauts dans la salle du COnseil toute la journée en essayant de raisonner la Libye (qui n'a vraiment pas tellement de poids dans le Conseil de Sécurité, on se demande pourquoi elle parle si fort, rogntûdjû) et d'amener les Etats-Unis à adoucir sa politique de sanctions fortes pour l'Iran s'il ne démantèle pas tout de suite ses centrales nucléaires, il faut bien se détendre un peu. On enfile des vêtements commodes et on va danser (ça c'est pour moi, les Colombiennes aussi vont danser mais se font plus belles que Cendrillon au soir du D-day) dans une boîte de salsa/bachata/merengue/reggaeton/électro/mariachis traditionnels mexicains importés qui font irruption à minuit avec leurs sérénades, leurs bottes à éperons d'argent, leurs pantalons moulants aux agrafes dorées et leurs trémolos. Du coup, j'ai piqué le sombrero du mariachi que vous voyez là dans le fond. Il me va très bien, je trouve.
Pendant une des pauses durant les sessions au Conseil. Une session se passe comme ça: on arrive très à l'heure, on fait l'appel et il faut répondre "present" ou "present and voting". Ensuite on ouvre la "speakers list", liste des orateurs: pour être sur la liste, vous faîtes passer un petit mot à la muchacha qui est la pour ça, et la transmet au Président du Conseil (qui dans un modèle, quelqu'un d'expérimenté qui ne participe pas aux débats mais oriente les participants si besoin). L'orateur se lève, salue le conseil au nom de son pays et commence à argumenter en faveur d'une position diplomatique. Cela continue jusqu'à ce que quelqu'un propose une motion pour suspendre la session et entrer en caucus, c'est à dire une période de négociations libres dont on détermine nous-même la durée. En général, c'est 10 ou 20 minutes. Si la motion est votée, le président tape sur la table avec son petit marteau, tout le monde se lève et se dirige vers le délégué du pays qu'il a besoin de convaincre pour former un bloc solide de négociation et arriver à écrire un brouillon de résolution, qui donne les mesures que le Conseil veut prendre concernant le thème étudié. Moi j'étais un peu perdue, j'avoue, le premier jour, surtout que ces Américains avaient tous 7 ou 8 modèles derrière eux, et c'était mon premier. Mais le Japon avait une position médiane sur le thème de la non prolifération en Iran qui était très intéressante, parce qu'avec le Royaume-Uni on était les seuls à être modérés. Les autres pays se sont répartis en deux blocs très polarisés, l'un autour des USA qui défendaient une politique très stricte avec l'Iran, et des sanctions telles qu'un embargo sur les armes; l'autre autour de la Libye et de la Turquie, qui défendaient une attitude de dialogue avec l'Iran et voulaient créer une zone non nucléaire au Moyen Orient pour commencer à régler la question. Du coup, avec Clay, le délégué du Royaume Uni, on faisait la navette entre les deux blocs pour tenter de trouver des points d'accord entre les deux projets de résolution qui se dessinaient, et de les amener à faire une seule résolution, parce que c'est beaucoup mieux quand elle est votée à l'unanimité, ça donne plus de poids à la décision du Conseil.
Je disais donc, sur cette photo, pendant une pause sur le balcon avec la vue spectaculaire qu'on avait sur la cordillère (parce qu'on était au Conseil de Sécurité), Clay, délégué du Royaume Uni, bonhomme du milieu alias Frodon (il avait les même yeux) dont je ne me souviens plus ni du nom ni du pays qu'il représentait, et Josh, délégué des Etats-Unis (une pointure).
Ils sont pas sexy nos hommes? Ca c'était après que nous soient tombées dessus deux crises internationales, une fictive et une réelle. C'est assez marrant, tout d'un coup le président interrompt la session et vous lit tout haut un communiqué de presse de quelques lignes qui vous informe d'événements qui finissent par constituer une crise. La fictive, c'était une sombre histoire de réacteur nucléaire vendu par l'Iran au Vénézuela; qui s'est prolongée par un attentat à la bombe à Bogota, en Colombie; dont il est résulté que c'était les FARCs, mais avec l'appui du Vénézuela, ce qui a amené la Colombie à faire des investigations au Venezuela pour vérifier à quel point ces méchants avaient aidé les FARCs. Evidemment le Venezuela s'est fâché et a dit à la Colombie de virer tout de suite, sinon il déclarait la guerre et l'Iran l'appuierait. La Colombie a dit que non, que pour qui vous vous prenez, et d'ailleurs la guerre c'est nous qui allons la déclarer.
Donc il a fallu résoudre ce problème, c'est-à-dire suspendre les négociations concernant l'Iran, et essayer de trouver une solution intelligente et diplomatique à l'épineuse situation. Mais quand on est revenus le lendemain matin, avec ces deux questions sur les bras, et sans même avoir touché le thème de la protection des civils dans les conflits armés, on a appris que la terre avait tremblé à Haiti et que des centaines de gens étaient morts ou portés disparus. En tant que Conseil de Sécurit responsable de la paix et de la sécurité internationale, il fallait aussi intervenir. Donc on a arrêté ce qu'on faisait (quoiqu'il a fallu qu'on insiste, moi et la Russie, pour traiter ce problème en premier, moi ça me paraissait plus urgent vu qu'il s'agit d'engager les pays à envoyer de l'aide humanitaire et de créer une mission d'aide, donc rien qui provoque des débats enflammés, mais je ne sais pas pourquoi les Etats-Unis ne voulaient pas. Finalement on les a convaincus).
Là on est en train de rédiger une résolution, parce qu'à la fin on en a fait une rapidement pour Haiti, une autre pour la Colombie et le Vénézuela, et on est revenus à l'Iran, où on a finalement réussi à réunir les deux blocs en un, en adoptant des sanctions fortes contre l'Iran (parce qu'après le coup du réacteur nucléaire vendu au Vénézuela il fallait quand même arrêter de rigoler, comme l'a fait judicieusement remarquer le président du Conseil) mais en créant aussi une zone non nucléaire au Moyen Orient. On a donc émis 3 résolutions votées à la quasi unanimité, grand succès.
Le Conseil de Sécurité au complet, des Américains, un Colombien, un Équatorien et une Française. Avec nos petits panneaux de délégation.
La photo de tous les participants au modèle, avec la signature de tout le monde au moment de la remise des prix (la délégation du Japon de l'ICESI a remporté une mention honorable pour ses position papers, les résumés de la position du pays concernant les thèmes à l'agenda, ce qui représente un sacré boulot parce qu'il faut connaître à fond la politique étrangère du pays sur le sujet et toutes les actions qu'il a déjà réalisées et toutes les résolutions qu'il a votées). Juan s'est quasiment mis à pleurer quand il a vu qu'on avait remporté la mention, il était tout fier de nous.
La délégation du Japon devant l'étendard du modèle, le dernier jour.
Et la délégation de l'ICESI au complet, avec Japon et Canada.
Le dernier jour à Quito, on est allés à l'ambassade de Colombie pour poser des questions à l'ambassadeur. C'était un personnage, même si il racontait beaucoup de choses bizarres et qu'il a fait de la gringue à Vanessa pendant tout l'entretien ;) les hommes colombiens ne changeront pas, même si vous les expatriez.

mardi 27 avril 2010

Quito, mi flechazo

8h de bus et un bon flux d'adrénaline plus tard, nous voilà à Quito.
L'adrénaline, parce que mes voisins dans le bus ont trouvé pertinent de me raconter les mésaventures des petits Français à Quito. Ca commence comme ça: "Aaaah... je crois qu'il y a eu une histoire l'an dernier..."
Petite Française en question: "...une histoire?"
Voisin pertinent: "Oui... dans le terminal de bus... je crois qu'il l'ont tuée..."
Second voisin pertinent: "C'était bien une Française, hein... et il y en avait eu un autre trois mois plus tôt..."
Petite Française en début de stress: "Ah... et pourquoi? histoires de politique?"
Voisin pertinent: "Nonnon, comme ça... pour les voler..."
Petite Française en franche panique: "Glups."

Comme j'avais le temps de le ruminer, mon plan de survie était peaufiné à l'arrivée (il inclut marcher vite mais sans avoir l'air de courir pour ne pas attirer l'attention, en regardant vos pieds de préférence mais toujours en surveillant que personne ne s'approche ou ne vous suive). Je ne sais pas si c'était utile, et ne le saurai jamais, mais j'ai finalement repéré un chauffeur de taxi avec une tête qui m'inspirait confiance, donc je lui ai sauté dessus et hop, c'était parti. Là il faut lui faire la petite conversation pour voir à qui vous avez affaire, si jamais vous devez descendre du taxi c'est le moment où jamais, mais lui il était vraiment bien.
Pour vous livrer mon expérience, je crois qu'on peut bavarder tout ce qu'on veut, on ne se rend pas compte quand c'est des pirates qui vont vous balancer un gaz abrutissant en diagonale arrière pour vous faire sortir toutes vos économies du compte en banque; on se rend pas compte quand c'est des méchants, mais on sait quand c'est des gentils. C'est stratégiquement inutile, je vous l'accorde; mais ça vous rassure quand vous tombez sur le gentil. Donc j'ai pu profiter de ma traversée de Quito tranquillement, et ça valait la peine.
On est passé par des monts et des monts, tous recouverts intégralement de petites maisons grises et rouges serrées les unes contre les autres, tellement qu'on se demande où passent les sacs des courses, avant de se rappeler qu'il n'y a probablement pas beaucoup de sacs de courses. Quito s'étend comme ça sur des kilomètres et des kilomètres autour du centre, et comme c'est dans les montagnes, c'est très impressionnant.
J'avais une adresse d'hostal bon marché, qu'on n'a pas trouvé, donc je suis descendue sur l'avenue dont je savais qu'elle était pleine d'hostales et j'ai marché jusqu'à en trouver un (ai trouvé vite, Bouddha soit loué). Je n'avais qu'une nuit à passer toute seule à Quito, le lendemain j'allais retrouver mon prof et maintenant mon chef, Juan, et des copains de l'université avec qui on allait participer au premier modèle de l'ONU tenu en Amérique Latine.

Comme promis, je les ai retrouvés le lendemain dans leur hostal, tout mignon et pas si loin du mien, et on est partis se balader dans le centre historique de Quito, dont vous avez la première image en haut.


La place centrale de Quito. C'est ici même que les colons espagnols ont fondé la ville, à peu près au milieu du XVIe siècle, avec les prêtres, les indigènes, les soldats, les chevaux, les vaches et les chiens. C'était tout un rituel, avec sacralisation de la terre, recommandation de leur destin à un saint, à Dieu et au Roi d'Espagne et tout le toutim.
Ils avaient des instructions super précises sur la manière de construire les villes: l'église devait faire face à l'Ouest, et la maison du cabildo, le conseil de la ville, devait être en face et ne pas dépasser l'église, et les pâtés de maisons devaient être carrés, et une ségrégation sociale installée d'entrée de jeu, parce qu'on ne va quand même pas mélanger Monseigneur-Très-Saint avec ces gueux d'indigènes, même si on est prié de leur donner un lopin de terre à contre-cœur.
C'était la place où tous les événements importants de la ville prenaient place, les fêtes, les marchés, les jugements, les bagarres, les soûleries, les pendaisons. Au XXIe siècle, c'est l'endroit indiqué si vous êtes:
a) un ménage heureux avec ses 3 enfants mais qui voudrait quand même avoir un peu la paix pour s'asseoir sur un banc et raconter des potins avec les autres copains dans la même situation
b) un petit vieux tout ridé qui connaît toutes les relations de parenté du quartier et même d'ailleurs et qui aime voir passer les pigeons dans la fontaine (ça c'est l'excuse pour faire le guet et alimenter ensuite les potins de la catégorie a)
c) un groupe de gamins aux mains lestes en quête d'appareil photos dans les poches de ces grands benêts de gringos. Vanessa y a laissé le sien, au bout de 10 minutes.
Le centre est entouré de montagnes. On est très haut, en fait.
Une maison coloniale, mais pas de n'importe qui, hein. Ici logeaient les membres dudit cabildo.

J'adore ces petites cours intérieures avec les arbres. J'en veux une pareille quand je serai grande, belle et riche.
Ce petit monsieur avec l'uniforme d'officier de la marine vendait une espèce de liqueur absolument délicieuse, épaisse mais pleine de mousse, dont je n'arrive pas à me rappeler le nom.

Une autre place de Quito, à trois minutes à pied, avec une autre église. Ah oui, je ne vous ai pas dit, Quito est truffé d'églises partout, et elles rigolent pas: il y en avait une dont l'intérieur était in-té-gra-le-ment tapissé de feuilles d'or, autel et tabernacle y compris.

Il était poétique en lui-même, cet artiste. Je soupçonne qu'il était étranger, mirele la pinta (regardez sa bobine).
Voilà ce qu'il dessinait. Si vous descendez cette rue dans le fond vous arrivez à la place principale.
Sara, colombienne jusqu'au bout des doigts.
"Sur les toits de Quito où je vis avec toi, quand j'attends ta venue mon amie... lalala". Adaptation nostalgique de Charles Trenet.


La plupart des mendiants sont des indigènes ici. L'Equateur est un pays beaucoup moins métissé que la Colombie, la grande majorité de la population a des traits fortement indigènes.

De gauche à droite, Ricardo, Camila, Alejandra et Silvana, en route pour une autre église.
Et maintenant, le Quito dont je vous parlais au début. On est monté sur le mont de la Vierge, une statue immense qui garde Quito, vers la fin de l'après-midi.
La vue à mi-chemin...
La fameuse Vierge! toute bizarre, penchée et sournoise, si vous me demandez mon avis.
La vue de tout en haut.


C'est tout ce que j'avais traversé la veille en venant.

De l'autre côté. J'ai l'humeur chantante aujourd'hui: Jack and Jill went up the hill to fetch a buck of water...
Mais je suis toute seule, ils ne connaissent pas la chanson et en plus il commence à faire super froid. On va redescendre, continuer dans le centre et boire un canelazo!!
C'est une boisson chaude délicieuse qu'il font ici: jus de lulo ou de mûre, et aguardiente bouillant. On en avait besoin; on est resté 2h assis dans une petite cour derrière la marmite fumante, on en a redemandé deux fois, et on a bien rigolé. Ici, de gauche à droite, Juan (mon chef et prof), Melissa, Camila et Sara.
Pique-nique dans la salle de l'hostal où on est restés toute la semaine, le temps du modèle.
Juan faisant la vaisselle, on m'a demandé instamment d'immortaliser le moment. Il est génial, Juan: il a 25 ans, diplômé d'une excellente université allemande, parle 4 langues couramment, brillant politologue et très bon prof, et avec ça d'une humilité à peine croyable (et vraiment pas nécessaire pour quelqu'un de sa pointure). C'est mon prof et mon chef, mais c'est aussi de plus en plus mon ami. Bienvenue en Colombie.
Mon dernier jour à Quito, après le modèle. Je me baladais avec Ricardo, un bon copain, que j'ai découvert en partageant la chambre avec lui, et qui connaît bien la ville.

Le parvis d'une autre église... Là j'étais avec les Américains rencontrés au modèle. Les Colombiens sont partis le samedi dans l'après-midi, en avion, mais moi comme je rentrais en bus je préférais partir de jour, donc je suis restée une nuit de plus et je l'ai passée avec les gringos.
Dernière vue de Quito. Qui est la même que la première (remarquez l'éclatante symétrie de ce message). :D

lundi 26 avril 2010

Say hello to the Pacific

... and run for your life.
Première vue du Pacifique, en Equateur!! Le Pacifique, c'est beau. Mais il faut choisir son endroit pour faire sa rencontre. Montañita, capitale du surf de l'Equateur (et en fait petit village de 200 habitants en saison forte), n'est pas l'endroit indiqué, surtout pas à Noël quand il est rempli d'Argentins (explication d'Alejandra pur jus caleño).*

* Note importante: ceci n'est que le transfert sur le papier des préjudices racistes que ces Latinos s'inventent parce que c'est vraiment trop ennuyeux de se reconnaître dans les autres et qu'on s'amuse beaucoup plus en se tapant dessus qu'en bossant sur une intégration économique de l'Amérique du Sud. Moi je n'ai pas aimé Montañita, mais je n'en blâme pas les Argentins.

La petite carte pour le bénéfice de votre orientation: Montañita, c'est le petit rond violet. Je vous explique le pourquoi du petit rond rose ensuite, et pour le rond vert, je vous présente Quito, la capitale équatorienne.




Revenons aux choses importantes: la mer de l'autre côté de celle que je connais. On est partis de Cali, Alejandra, Guillaume (un Français qui vit à Cali aussi) et quelques copains de Guillaume. On les a laissés à Pasto, une ville du sud de la Colombie, et Alejandra, Guillaume et moi sommes partis passer la frontière en bus, direction Montañita. Mais c'est pas si facile, il faut passer par Quito (le terminal de bus de Quito est réputé le plus dangereux d'Amérique Latine. On y est passé à 3h du matin, en courant avec nos sacs pour monter dans un bus pour Guayaquil aussi vite que possible) et ensuite Guayaquil, et ensuite, attraper des petits bus sur la route pour qu'il vous remontent jusqu'à Montañita en cahotant comme ils peuvent et en crachant leurs poumons pleins d'essence. Les trois premières heures de la descente Quito-Guayaquil sont à couper le souffle, des montagnes magnifiques et des collines toutes perdues, mais c'est la seule chose qui m'a impressionnée. Tout le reste faisait sale et abandonné, et ça puait en plus. C'est dommage que ce soit tout ce que j'ai vu des routes d'Equateur, parce que je sais qu'il y a des endroits superbes.

L'arrivée est pittoresque: petit village avec les rues en sable, des Noires cambrées plantées devant leur étalage de bijoux en coquillages qui fleurètent avec les hippies barbus d'en face accroupis devant leurs pipes à marijuana en bois ou en os et leurs colliers de chamans à plume. Tout le monde à l'air d'être en suspens, ou sur une autre planète, où ce qui importe c'est de cuire un peu la peau au soleil et de gagner les 8 dollars qu'il faut pour vivre chaque jour. Et pour le reste... joue de la flûte, bois du lait de coco, mange des fruits de mers et mets les doigts de pied en éventail dans l'eau.

Mais d'abord, on va chercher où se loger. On n'a pas beaucoup de sous, hein, on est venus profil bas parce qu'il faut économiser pour Quito ensuite qui est plus chère. Donc pas à plus de $5 la nuit. Ce qui veut dire, petit hostal en bois qui craque monté sur des pilotis, et une surprise dans la nuit, je vous raconte ça ensuite.


La vue du "balcon"...



Et le Pacifique! Une promenade?



A part les quelques maisons qu'on voit les pieds dans le sable, c'est la jungle vierge. La côte équatorienne n'est pas colonisée par l'homme encore; tout au plus elle est squattée par les gens qui ne savent pas où se mettre et tentent une vie comme ils peuvent en cultivant un lopin de terre qu'ils ont déblayé eux-mêmes.


Cela dit, Montañita c'est tout de même une capitale, même si c'est de surf: c'est un nid à touristes et à étrangers. Tous jeunes, beaux, désoccupés et musclés. Sans rigoler.

Ce qui m'amène à la raison pour laquelle je suis partie au bout de trois jours, en courant.

Je vous introduis à deux idées très importantes, pour le moins en Colombie:
1. La farandula (ça c'est carrément un concept)
2. Les Argentins, ce sont de très belles, prétentieuses et hautaines gens qu'il vaut mieux ne pas trop fréquenter. Et en plus, leur accent est ridicule.

La farandula, c'est à peu près ce que nous on appellerait la jetset. Les gens qui connaissent tout les membres du cercle des petits papiers, qui sont très beaux (mais à 50% refaits) et qui ont le sens du style, vous comprenez. Alejandra peut dire ce qu'elle veut, elle était comme un poisson dans l'eau dans ce milieu.

Moi je me suis rarement sentie tellement mal juste à cause d'une ambiance. Mais imaginez-vous tous ces gens surfeurs ou qui font semblant de l'être pour l'attitude, qui déambulent en maillot de bain qui exhibe leur corps parfait et bronzé, et vous toisent des pieds à la tête avec l'air de penser: "c'est tout ce que tu as à offrir?" Je n'exagère pas.

Et pour terminer de me faire fuir, tout ce beau monde s'adonne à deux uniques activités pendant des jours et des jours: être assis sous un soleil de plomb sur la plage pendant la journée, boire du Zhumir (l'alcool local, super bon en passant) et manger des crabes, et pendant la nuit déambuler dans les rues en buvant des cocktails et en dansant de temps en temps aux battements des tambours des Noirs. On s'éclate la première fois; on le savoure la seconde avec un petit arrière goût de déjà-avalé; on se lasse la troisième; on se cache sous l'oreiller la quatrième.

Guillaume et un de ses bons copains français qu'il a retrouvé par hasard ici (le monde est un mouchoir de poche, et Montañita c'est le petit coin brodé en bleu) et Alejandra, avec ces fameux cocktails à 3 dollars chacun.


Et la surprise dont je vous ai parlé, quand on revient dans sa petite chambre en bois à 3h du matin: il y a 50 grillons sur le lit, 60 dans le lavabo, c'est l'époque des plaies, comme en Egypte. Et pas n'importe quels grillons: la taille de mon majeur pour les gringalets. Et ces machins ne sont pas pacifiques, eux (haha): ils vous attaquent et se fourrent sous le T-shirt et c'est l'enfer.

Bref, avec tout ça, le troisième jour j'étais assise sur la plage, en train de chercher une issue et j'envisageais m'en aller toute seule pour continuer sur la côte avant de rallier Quito pour le modèle de l'ONU auquel on a participé avec des gens de l'université. Mais est arrivé mon prince sauveur, sous la forme d'un couple de filles qu'Alejandra connaissait, Pilo et Viviana. Elles étaient là avec d'autres amies, Verónica et Diana, et aussi Pacho et Kelly. Pilo m'a dit "On part pour Salinas (PETIT ROND ROSE!!) dans une demi-heure, tu viens?" Je lui aurai sauté au cou. Donc je suis partie faire ma valise (c'est-à-dire, mettre mon paréo et ma crème solaire dans une poche extérieure du sac), j'ai dit au revoir à Alejandra et Guillaume et suis partie heu-reuse.


Sur cette photo, Pacho (c'est le diminutif de Francisco) dans le fond, à droite Veronica et Dianis, au centre Viviana. Là on était dans un hôtel à Salinas, très bon marché aussi, joli, de bons lits et surtout pas de grillons. Cette soirée -là c'était super sympa, on a joué aux cartes un moment et puis on est sortis discuter sur la plage dans la nuit.
On s'est super bien entendus tous les 7. On a passé 2 jours à Salinas; plus grand que Montañita, plus balnéaire aussi, mais il y avait le plus important: je ne me suis pas sentie écrasée comme un moustique par la farandula.
Et puis c'était joli, tout de même.



J'ai bien aimé ce bonhomme sur son pédalo. Il n'avançait pas bien vite mais il avait l'air de se marrer.
Mes ptits doigts de pied.
Ha, j'étais tranquille en train de bouquiner Cien años de soledad, l'immense roman de Gabriel Garcia Marquez que je vous recommande en passant, quand celui-là m'est tombé du ciel et a voulu me couvrir de colliers de perles roses et de boucles d'oreilles jusqu'à ce que je ne dépasse plus du tas. Mais j'en avais déjà tout plein, alors au moins je lui ai pris une photo.
Encore mes doigts de pied, j'avais l'âme artistique ce jour-là.

Et celui-ci voulait me vendre de l'huile pour faire bronzer ma p'tite peau blanche de Franchute (le surnom affectueux mais un peu moqueur des Français ici), mais moi je la trouvais assez rouge comme ça. Je lui ai demandé si par hasard il avait pas une huile qui me donnerait la couleur de sa peau (elle était chouette, toute chocolat), et il a rigolé. Alors j'ai aussi pris une photo avec les deux petiots.
Le jour d'après, on est repartis tous ensemble a Guayaquil, et on s'est séparés là: j'ai continué toute seule vers Quito, et eux vers le sud, pour essayer d'atteindre le Pérou, Cuzco et Macchu Picchu.