lundi 26 avril 2010

Say hello to the Pacific

... and run for your life.
Première vue du Pacifique, en Equateur!! Le Pacifique, c'est beau. Mais il faut choisir son endroit pour faire sa rencontre. Montañita, capitale du surf de l'Equateur (et en fait petit village de 200 habitants en saison forte), n'est pas l'endroit indiqué, surtout pas à Noël quand il est rempli d'Argentins (explication d'Alejandra pur jus caleño).*

* Note importante: ceci n'est que le transfert sur le papier des préjudices racistes que ces Latinos s'inventent parce que c'est vraiment trop ennuyeux de se reconnaître dans les autres et qu'on s'amuse beaucoup plus en se tapant dessus qu'en bossant sur une intégration économique de l'Amérique du Sud. Moi je n'ai pas aimé Montañita, mais je n'en blâme pas les Argentins.

La petite carte pour le bénéfice de votre orientation: Montañita, c'est le petit rond violet. Je vous explique le pourquoi du petit rond rose ensuite, et pour le rond vert, je vous présente Quito, la capitale équatorienne.




Revenons aux choses importantes: la mer de l'autre côté de celle que je connais. On est partis de Cali, Alejandra, Guillaume (un Français qui vit à Cali aussi) et quelques copains de Guillaume. On les a laissés à Pasto, une ville du sud de la Colombie, et Alejandra, Guillaume et moi sommes partis passer la frontière en bus, direction Montañita. Mais c'est pas si facile, il faut passer par Quito (le terminal de bus de Quito est réputé le plus dangereux d'Amérique Latine. On y est passé à 3h du matin, en courant avec nos sacs pour monter dans un bus pour Guayaquil aussi vite que possible) et ensuite Guayaquil, et ensuite, attraper des petits bus sur la route pour qu'il vous remontent jusqu'à Montañita en cahotant comme ils peuvent et en crachant leurs poumons pleins d'essence. Les trois premières heures de la descente Quito-Guayaquil sont à couper le souffle, des montagnes magnifiques et des collines toutes perdues, mais c'est la seule chose qui m'a impressionnée. Tout le reste faisait sale et abandonné, et ça puait en plus. C'est dommage que ce soit tout ce que j'ai vu des routes d'Equateur, parce que je sais qu'il y a des endroits superbes.

L'arrivée est pittoresque: petit village avec les rues en sable, des Noires cambrées plantées devant leur étalage de bijoux en coquillages qui fleurètent avec les hippies barbus d'en face accroupis devant leurs pipes à marijuana en bois ou en os et leurs colliers de chamans à plume. Tout le monde à l'air d'être en suspens, ou sur une autre planète, où ce qui importe c'est de cuire un peu la peau au soleil et de gagner les 8 dollars qu'il faut pour vivre chaque jour. Et pour le reste... joue de la flûte, bois du lait de coco, mange des fruits de mers et mets les doigts de pied en éventail dans l'eau.

Mais d'abord, on va chercher où se loger. On n'a pas beaucoup de sous, hein, on est venus profil bas parce qu'il faut économiser pour Quito ensuite qui est plus chère. Donc pas à plus de $5 la nuit. Ce qui veut dire, petit hostal en bois qui craque monté sur des pilotis, et une surprise dans la nuit, je vous raconte ça ensuite.


La vue du "balcon"...



Et le Pacifique! Une promenade?



A part les quelques maisons qu'on voit les pieds dans le sable, c'est la jungle vierge. La côte équatorienne n'est pas colonisée par l'homme encore; tout au plus elle est squattée par les gens qui ne savent pas où se mettre et tentent une vie comme ils peuvent en cultivant un lopin de terre qu'ils ont déblayé eux-mêmes.


Cela dit, Montañita c'est tout de même une capitale, même si c'est de surf: c'est un nid à touristes et à étrangers. Tous jeunes, beaux, désoccupés et musclés. Sans rigoler.

Ce qui m'amène à la raison pour laquelle je suis partie au bout de trois jours, en courant.

Je vous introduis à deux idées très importantes, pour le moins en Colombie:
1. La farandula (ça c'est carrément un concept)
2. Les Argentins, ce sont de très belles, prétentieuses et hautaines gens qu'il vaut mieux ne pas trop fréquenter. Et en plus, leur accent est ridicule.

La farandula, c'est à peu près ce que nous on appellerait la jetset. Les gens qui connaissent tout les membres du cercle des petits papiers, qui sont très beaux (mais à 50% refaits) et qui ont le sens du style, vous comprenez. Alejandra peut dire ce qu'elle veut, elle était comme un poisson dans l'eau dans ce milieu.

Moi je me suis rarement sentie tellement mal juste à cause d'une ambiance. Mais imaginez-vous tous ces gens surfeurs ou qui font semblant de l'être pour l'attitude, qui déambulent en maillot de bain qui exhibe leur corps parfait et bronzé, et vous toisent des pieds à la tête avec l'air de penser: "c'est tout ce que tu as à offrir?" Je n'exagère pas.

Et pour terminer de me faire fuir, tout ce beau monde s'adonne à deux uniques activités pendant des jours et des jours: être assis sous un soleil de plomb sur la plage pendant la journée, boire du Zhumir (l'alcool local, super bon en passant) et manger des crabes, et pendant la nuit déambuler dans les rues en buvant des cocktails et en dansant de temps en temps aux battements des tambours des Noirs. On s'éclate la première fois; on le savoure la seconde avec un petit arrière goût de déjà-avalé; on se lasse la troisième; on se cache sous l'oreiller la quatrième.

Guillaume et un de ses bons copains français qu'il a retrouvé par hasard ici (le monde est un mouchoir de poche, et Montañita c'est le petit coin brodé en bleu) et Alejandra, avec ces fameux cocktails à 3 dollars chacun.


Et la surprise dont je vous ai parlé, quand on revient dans sa petite chambre en bois à 3h du matin: il y a 50 grillons sur le lit, 60 dans le lavabo, c'est l'époque des plaies, comme en Egypte. Et pas n'importe quels grillons: la taille de mon majeur pour les gringalets. Et ces machins ne sont pas pacifiques, eux (haha): ils vous attaquent et se fourrent sous le T-shirt et c'est l'enfer.

Bref, avec tout ça, le troisième jour j'étais assise sur la plage, en train de chercher une issue et j'envisageais m'en aller toute seule pour continuer sur la côte avant de rallier Quito pour le modèle de l'ONU auquel on a participé avec des gens de l'université. Mais est arrivé mon prince sauveur, sous la forme d'un couple de filles qu'Alejandra connaissait, Pilo et Viviana. Elles étaient là avec d'autres amies, Verónica et Diana, et aussi Pacho et Kelly. Pilo m'a dit "On part pour Salinas (PETIT ROND ROSE!!) dans une demi-heure, tu viens?" Je lui aurai sauté au cou. Donc je suis partie faire ma valise (c'est-à-dire, mettre mon paréo et ma crème solaire dans une poche extérieure du sac), j'ai dit au revoir à Alejandra et Guillaume et suis partie heu-reuse.


Sur cette photo, Pacho (c'est le diminutif de Francisco) dans le fond, à droite Veronica et Dianis, au centre Viviana. Là on était dans un hôtel à Salinas, très bon marché aussi, joli, de bons lits et surtout pas de grillons. Cette soirée -là c'était super sympa, on a joué aux cartes un moment et puis on est sortis discuter sur la plage dans la nuit.
On s'est super bien entendus tous les 7. On a passé 2 jours à Salinas; plus grand que Montañita, plus balnéaire aussi, mais il y avait le plus important: je ne me suis pas sentie écrasée comme un moustique par la farandula.
Et puis c'était joli, tout de même.



J'ai bien aimé ce bonhomme sur son pédalo. Il n'avançait pas bien vite mais il avait l'air de se marrer.
Mes ptits doigts de pied.
Ha, j'étais tranquille en train de bouquiner Cien años de soledad, l'immense roman de Gabriel Garcia Marquez que je vous recommande en passant, quand celui-là m'est tombé du ciel et a voulu me couvrir de colliers de perles roses et de boucles d'oreilles jusqu'à ce que je ne dépasse plus du tas. Mais j'en avais déjà tout plein, alors au moins je lui ai pris une photo.
Encore mes doigts de pied, j'avais l'âme artistique ce jour-là.

Et celui-ci voulait me vendre de l'huile pour faire bronzer ma p'tite peau blanche de Franchute (le surnom affectueux mais un peu moqueur des Français ici), mais moi je la trouvais assez rouge comme ça. Je lui ai demandé si par hasard il avait pas une huile qui me donnerait la couleur de sa peau (elle était chouette, toute chocolat), et il a rigolé. Alors j'ai aussi pris une photo avec les deux petiots.
Le jour d'après, on est repartis tous ensemble a Guayaquil, et on s'est séparés là: j'ai continué toute seule vers Quito, et eux vers le sud, pour essayer d'atteindre le Pérou, Cuzco et Macchu Picchu.

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