samedi 15 mai 2010

UN Model - Quito


Honourable chair, dear delegates, thank you for your assistance.
Quelques photos pour vous donner une idée d'un modèle de l'ONU: c'est la raison initiale pour laquelle je suis partie en Equateur, pour participer au premier modèle l'ONU en Amérique Latine, qui se tenait à Quito en janvier. Ci-dessus, une photo de la moitié de la délégation de l'ICESI, tout en haut de Quito.
C'est quoi un modèle de l'ONU? c'est une simulation sur 3 ou 4 jours des conseils qui se tiennent dans les organismes de l'ONU: principalement, l'Assemblée Générale, le Conseil de Sécurité, la Cour Internationale de Justice, et le Conseil Economique et Social. Les participants sont des universités, qui envoient une délégation d'étudiants; chaque étudiant représente un pays, dans un des organismes, seul ou en tandem, et doit travailler les deux thèmes à l'agenda du Conseil où il participe. Sur cette photo, au Swissôtel, l'hôtel de luxe de l'ONU réservé aux délégations des pays étrangers. On rentrait dans cette catégorie, mais puisqu'on est snob, on a décidé d'aller dans un petit hostal à 15 dollars la nuit. Et d'ailleurs, tous les locataires de l'hôtel étaient des gringos (des gens de Gringolandia, alias les Etats-Unis), parce que les participants au modèle étaient à 90% des gringos, quelques équatoriens, quelques colombiens (nous). Pour un modèle latino-américain, c'était pas terrible niveau recrutement, mais il faut bien commencer.
Sur cette photo de gauche à droite, Camila, Vanessa, Alejandra, votre humble servante, Silvana et Juan.
Moi je représentais le Japon, en tandem avec Daniel de la Hoz (mais qui m'a lâchement abandonnée au bout d'un jour et demi) au Conseil de Sécurité, avec les thèmes de Non prolifération nucléaire en Iran et de protection des civils dans les conflits armés. Ici, dans l'université Santiago de Quito, très luxueuse, avec des petits pavillons japonais et des grands escaliers de marbre (il y a quand même des sous en Equateur, c'est juste que ça se voit pas beaucoup quand on traverse le pays, il faut faire partie de la farandula pour ça). Notez derrière nous la sirène avec vagues et vent dans les cheveux incorporé.
Ah oui, j'avais oublié de préciser qu'ici on ne rigole pas, il faut s'habiller classe. Ca a été la croisade pour moi de dénicher des vêtements chics quand je m'en suis souvenue deux jours avant de partir à l'aventure sur les routes de l'Equateur, 2 semaines avant le modèle: j'ai couru dans le centre acheter un pantalon et des talons hauts, les ai fourrés dans mon sac avant de partir ce même sac au dos sur la côte Pacifique de l'Equateur. Je me suis assurée que Melissa m'apporterait une veste, et puis pour le reste on verra bien. Ca s'est bien passé, finalement: comme vous voyez, je ne me suis pas retrouvée les fesses à l'air ou sans chemise. Mais c'était juste.
Bon, une fois qu'on a trotté en talons hauts dans la salle du COnseil toute la journée en essayant de raisonner la Libye (qui n'a vraiment pas tellement de poids dans le Conseil de Sécurité, on se demande pourquoi elle parle si fort, rogntûdjû) et d'amener les Etats-Unis à adoucir sa politique de sanctions fortes pour l'Iran s'il ne démantèle pas tout de suite ses centrales nucléaires, il faut bien se détendre un peu. On enfile des vêtements commodes et on va danser (ça c'est pour moi, les Colombiennes aussi vont danser mais se font plus belles que Cendrillon au soir du D-day) dans une boîte de salsa/bachata/merengue/reggaeton/électro/mariachis traditionnels mexicains importés qui font irruption à minuit avec leurs sérénades, leurs bottes à éperons d'argent, leurs pantalons moulants aux agrafes dorées et leurs trémolos. Du coup, j'ai piqué le sombrero du mariachi que vous voyez là dans le fond. Il me va très bien, je trouve.
Pendant une des pauses durant les sessions au Conseil. Une session se passe comme ça: on arrive très à l'heure, on fait l'appel et il faut répondre "present" ou "present and voting". Ensuite on ouvre la "speakers list", liste des orateurs: pour être sur la liste, vous faîtes passer un petit mot à la muchacha qui est la pour ça, et la transmet au Président du Conseil (qui dans un modèle, quelqu'un d'expérimenté qui ne participe pas aux débats mais oriente les participants si besoin). L'orateur se lève, salue le conseil au nom de son pays et commence à argumenter en faveur d'une position diplomatique. Cela continue jusqu'à ce que quelqu'un propose une motion pour suspendre la session et entrer en caucus, c'est à dire une période de négociations libres dont on détermine nous-même la durée. En général, c'est 10 ou 20 minutes. Si la motion est votée, le président tape sur la table avec son petit marteau, tout le monde se lève et se dirige vers le délégué du pays qu'il a besoin de convaincre pour former un bloc solide de négociation et arriver à écrire un brouillon de résolution, qui donne les mesures que le Conseil veut prendre concernant le thème étudié. Moi j'étais un peu perdue, j'avoue, le premier jour, surtout que ces Américains avaient tous 7 ou 8 modèles derrière eux, et c'était mon premier. Mais le Japon avait une position médiane sur le thème de la non prolifération en Iran qui était très intéressante, parce qu'avec le Royaume-Uni on était les seuls à être modérés. Les autres pays se sont répartis en deux blocs très polarisés, l'un autour des USA qui défendaient une politique très stricte avec l'Iran, et des sanctions telles qu'un embargo sur les armes; l'autre autour de la Libye et de la Turquie, qui défendaient une attitude de dialogue avec l'Iran et voulaient créer une zone non nucléaire au Moyen Orient pour commencer à régler la question. Du coup, avec Clay, le délégué du Royaume Uni, on faisait la navette entre les deux blocs pour tenter de trouver des points d'accord entre les deux projets de résolution qui se dessinaient, et de les amener à faire une seule résolution, parce que c'est beaucoup mieux quand elle est votée à l'unanimité, ça donne plus de poids à la décision du Conseil.
Je disais donc, sur cette photo, pendant une pause sur le balcon avec la vue spectaculaire qu'on avait sur la cordillère (parce qu'on était au Conseil de Sécurité), Clay, délégué du Royaume Uni, bonhomme du milieu alias Frodon (il avait les même yeux) dont je ne me souviens plus ni du nom ni du pays qu'il représentait, et Josh, délégué des Etats-Unis (une pointure).
Ils sont pas sexy nos hommes? Ca c'était après que nous soient tombées dessus deux crises internationales, une fictive et une réelle. C'est assez marrant, tout d'un coup le président interrompt la session et vous lit tout haut un communiqué de presse de quelques lignes qui vous informe d'événements qui finissent par constituer une crise. La fictive, c'était une sombre histoire de réacteur nucléaire vendu par l'Iran au Vénézuela; qui s'est prolongée par un attentat à la bombe à Bogota, en Colombie; dont il est résulté que c'était les FARCs, mais avec l'appui du Vénézuela, ce qui a amené la Colombie à faire des investigations au Venezuela pour vérifier à quel point ces méchants avaient aidé les FARCs. Evidemment le Venezuela s'est fâché et a dit à la Colombie de virer tout de suite, sinon il déclarait la guerre et l'Iran l'appuierait. La Colombie a dit que non, que pour qui vous vous prenez, et d'ailleurs la guerre c'est nous qui allons la déclarer.
Donc il a fallu résoudre ce problème, c'est-à-dire suspendre les négociations concernant l'Iran, et essayer de trouver une solution intelligente et diplomatique à l'épineuse situation. Mais quand on est revenus le lendemain matin, avec ces deux questions sur les bras, et sans même avoir touché le thème de la protection des civils dans les conflits armés, on a appris que la terre avait tremblé à Haiti et que des centaines de gens étaient morts ou portés disparus. En tant que Conseil de Sécurit responsable de la paix et de la sécurité internationale, il fallait aussi intervenir. Donc on a arrêté ce qu'on faisait (quoiqu'il a fallu qu'on insiste, moi et la Russie, pour traiter ce problème en premier, moi ça me paraissait plus urgent vu qu'il s'agit d'engager les pays à envoyer de l'aide humanitaire et de créer une mission d'aide, donc rien qui provoque des débats enflammés, mais je ne sais pas pourquoi les Etats-Unis ne voulaient pas. Finalement on les a convaincus).
Là on est en train de rédiger une résolution, parce qu'à la fin on en a fait une rapidement pour Haiti, une autre pour la Colombie et le Vénézuela, et on est revenus à l'Iran, où on a finalement réussi à réunir les deux blocs en un, en adoptant des sanctions fortes contre l'Iran (parce qu'après le coup du réacteur nucléaire vendu au Vénézuela il fallait quand même arrêter de rigoler, comme l'a fait judicieusement remarquer le président du Conseil) mais en créant aussi une zone non nucléaire au Moyen Orient. On a donc émis 3 résolutions votées à la quasi unanimité, grand succès.
Le Conseil de Sécurité au complet, des Américains, un Colombien, un Équatorien et une Française. Avec nos petits panneaux de délégation.
La photo de tous les participants au modèle, avec la signature de tout le monde au moment de la remise des prix (la délégation du Japon de l'ICESI a remporté une mention honorable pour ses position papers, les résumés de la position du pays concernant les thèmes à l'agenda, ce qui représente un sacré boulot parce qu'il faut connaître à fond la politique étrangère du pays sur le sujet et toutes les actions qu'il a déjà réalisées et toutes les résolutions qu'il a votées). Juan s'est quasiment mis à pleurer quand il a vu qu'on avait remporté la mention, il était tout fier de nous.
La délégation du Japon devant l'étendard du modèle, le dernier jour.
Et la délégation de l'ICESI au complet, avec Japon et Canada.
Le dernier jour à Quito, on est allés à l'ambassade de Colombie pour poser des questions à l'ambassadeur. C'était un personnage, même si il racontait beaucoup de choses bizarres et qu'il a fait de la gringue à Vanessa pendant tout l'entretien ;) les hommes colombiens ne changeront pas, même si vous les expatriez.

1 commentaire:

  1. Chère Marine, je ne veux pas vous décevoir, mais tous ces modèles, j'en ai connu en Europe, à l'Ecole Européenne de Bruxelles, c'est un machin qui ne repose sur aucune réalité, c'est plutôt un jeu de rôle, qui permet à certains de s'affirmer, à d'autres d'entendre des choses auxquelles ils ne sont pas habitués, mais en finale, c''est un amusant (encore que!)jeu de société, qui ne débouche sur rien…et tant mieux! Dans votre cas, il vous fait connaître l'Equateur! Je vous consielle cependant d'aller voir du côté de la vallée de la Chota, ou San Lorenzo, pour voir un autre aspect, celui de la négritude!
    Henri de Bruxelles

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